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RENCONTRES DE LA PHOTOGRAPHIE D’ARLES
HARA KIRI PHOTO
4 JUILLET - 25 SEPTEMBRE 2016
Vingt-cinq ans d’une histoire chaotique, ponctuée d’outrages, de procès, référés, interdictions et saisies : de 1960 à 1985, Hara Kiri, journal « bête et méchant » fondé par François Cavanna et Georges Bernier, a attaqué la « France épouvantable » (Bernier) à la grenade de l’humour, de la provocation et du détournement. À côté de ses illustres dessinateurs et auteurs, l’arme absolue d’Hara Kiri sera la photographie. Dès 1963, les couvertures photo, noir et blanc expressionniste arrosé de rouge sang, sont confiées à Michel Lépinay. Georges Bernier prête sa photogénie naturelle et son immodestie assumée au personnage emblématique du Professeur Choron. Les ventes explosent. Déchaîné, Hara Kiri, journal « scandaleusement beau », multiplie les rubriques : photos parlantes, « Réponse à tout », jeux, « Rébus bête et méchant », « Jeux de con du Professeur Choron », fiches cuisine, fiches bricolage, romans-photos variés et, la spécialité maison, les fausses pubs. Derrière l’objectif, Jacques Chenard, dit Chenz, signe quasiment toutes les couvertures du mensuel entre 1965 et 1981, traduisant fidèlement l’esprit Hara Kiri dans toute la splendeur de son mauvais goût. D’autres photographes rejoignent l’équipe : les Lambau (Xavier Lambours et Arnaud Baumann) qui alimentent les photos parlantes et documentent l’âge d’or de l’équipe Hara Kiri (réunions de rédaction, fêtes, tournées et virées nocturnes dans Paris), Alain Beauvais qui reprendra les romans-photos et fausses pubs d’un Chenz un peu débordé, ou Jean-Jacques Cartry qui réalise objets et photomontages. Témoignage d’une épopée bruyante et grandiose, Hara Kiri Photo rassemble un matériel brut et rare : photos originales retouchées, grands tirages pour la photogravure, bandes d’ektas de séances de prises de vues, cartes postales et objets promotionnels. Au-delà du « bête et méchant », de la brutalité graphique et de la dérision totale, Hara Kiri Photo invite à une vision nouvelle : ces images, sorties de leur environnement éditorial (sans titrailles ni légendes) évoquent un surréalisme quotidien, une poésie saugrenue proche de la performance, dans une société française alors en pleine mutation. Trente ans après sa disparition, Hara Kiri est devenu une référence pour nombre d’artistes contemporains. Merci Professeur Choron, merci Cavanna et merci les photographes ! Thomas Mailaender et Marc Bruckert
J’ai été sollicité par les deux commissaires de l’expo pour fournir un bon nombre d’exemplaires du journal et d’objets divers qui ont été exposés, et j’ai participé avec eux à l’inauguration le 4 juillet.
Un bon nombre des photos exposées, signées CHENZ, sont des classiques du journal
Je rajoute quelques vues d’ensemble de cette superbe exposition